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Cancers, la vérité pour nos enfants est une association portée à bout de bras par 3 mamans incroyables qui, alors qu’elles affrontaient le cancer de leur enfant, ont découvert qu’il y avait 5 fois plus de leucémies dans leurs communes que dans le reste de la France.
Les pouvoirs publiques ne font rien pour comprendre d’où viennent ces cancers, alors pour comprendre et protéger les autres enfants elles réalisent elle-même des analyses sur l’environnement.
Vous pouvez les aider à financer ces analyses, et vous pouvez les soutenir en adhérant gratuitement à l’association, cela leur permet d’obtenir plus de financement et d’avoir plus de poids face aux collectivités locales.
Pour en savoir plus sur Cancers, la vérité pour nos enfants, vous pouvez visiter leur site ou leur page facebook.
Transcription de l’épisode
C’est devenu une tradition maintenant, je fais fièrement partie du mouvement depuis la toute première année, nous n’étions alors que quelques dizaines de podcasts à participer au podcasthon, cette année nous sommes plus de 1500 podcasts des quatre coins du monde. J’en profite pour féliciter Jérémie Mani et Yvan Delnatte qui ont initié ce beau mouvement, je peux vous assurer qu’il y a un énorme travail derrière.
Alors le podcasthon qu’est-ce que c’est? Et bien chaque année, pendant une semaine, les podcasteurs se mobilisent pour mettre en lumière le monde associatif. La première année j’avais reçu la directrice marketing de l’association de Sœur Emmanuelle, l’an dernier c’était la secrétaire générale d’ONU Femmes France, et cette année je voudrais vous parler d’une association qui m’a littéralement bouleversée.
Cette association c’est Cancers, la vérité pour nos enfants. Elle est portée à bout de bras par 4 mamans incroyables qui ont toutes eu à affronter le cancer de leur petit et qui se battent pour que d’autres familles n’aient pas à vivre ça.
Parce que c’est terrible à dire, mais il est fort probable que ces cancers n’auraient jamais dû se déclarer. Entre 2018 et 2019, 16 cas de cancers pédiatriques sont déclarés dans un rayon d’une vingtaine de kilomètre tout près de Rouen. C’est 5 fois plus que la moyenne nationale. Une étude environnementale est menée. Elle manque de moyens et n’aboutit sur rien. Ca n’ira pas plus loin.
C’était sans compter ces 4 mamans qui ne supportent pas l’idée qu’on abandonne les enfants à leur sort. Elles créent Cancers, la vérité pour nos enfants, et mènent elle-même des analyses.
Aujourd’hui je reçois Manuella Ferreira, la maman de Loïs qui à déclaré un cancer à l’âge de 5 ans (et qui par bonheur va bien aujourd’hui). Manuella a tout arrêté pour s’occuper de son fils pendant sa maladie, aujourd’hui elle a repris ses études pour servir au mieux l’association: elle est en 7ème année de médecine. Je vous propose d’accueillir cette mère courage devenue malgré elle lanceuse d’alerte pour protéger nos enfants : Manuella Ferreira.
Estelle (00:46.901)
Bonjour Manuela, bienvenue sur le Podcast du Marketing.
Manuella (00:50.446)
Bonjour Estelle, merci beaucoup.
Estelle (00:53.047)
Je suis ultra contente de t’avoir aujourd’hui sur le podcast. C’est un épisode un peu particulier. Je l’ai dit dans l’intro, c’est un épisode spécial podcasthon. On ne pas parler de marketing aujourd’hui. On va parler de l’association pour laquelle tu travailles. Est-ce c’est toi d’ailleurs, je t’ai pas demandé, est-ce que c’est toi qui a fondé cette association ou pas
Manuella (01:12.716)
nous sommes trois mamans à avoir créé cette association là en juin 2022. Trois mamans d’enfants malades.
Estelle (01:18.537)
Super. Ok, tu vas nous dire tout ça. On va rentrer dans le détail de cette association et voir évidemment ce que vous faites et comment peut-être on peut aussi vous aider à vous donner de la visibilité. C’est l’idée du podcastant. Avant qu’on rentre dans les détails, Manuela, est-ce que tu peux nous dire qui tu es et ce que tu fais ?
Manuella (01:37.742)
Oui très bien, alors je m’appelle Manuela Ferreira, j’habite Pont de l’Arche depuis 20 ans et en 2018 j’ai mon petit garçon âgé de 5 ans et demi à l’époque qui a déclaré une leucémie, une leucémie linfoblastique aiguë. Il va bien maintenant, il a eu 2 ans de traitement, il a été suivi au CHU de Rouen en oncopédiatrique et là actuellement il est rentré en 6ème et il croque la vie à pleine dent.
Estelle (02:05.897)
Bon, génial. Écoute, moi, j’aime bien que tu commences par ça parce que l’épisode, je le dis tout de suite, moi qui suis très émotive et notamment quand on parle d’enfants, va être un petit peu complexe probablement pour moi. On parle évidemment de cancer, on parle de cancer pédiatrique, donc de cancer chez les enfants. Ton association, Manuela, elle s’appelle Cancer, la vérité pour nos enfants. Il a un mot fort là-dedans qui est le mot vérité. Est-ce que tu peux nous raconter pourquoi cette association existe ?
Manuella (02:35.118)
Oui, alors effectivement on a choisi cette appellation là pour interpeller les gens, pour interpeller les gens sur le fait qu’il y a eu un cancer, un cluster de cancers pédiatriques entre 2018 et 2019 dans nos communes, dans l’heure, et validé par l’ARS, c’est Saint-États-Public France à l’époque. Et nous avons voulu alerter un peu la population sur des possibles facteurs environnement qui pourraient être en cause. Voilà, donc…
L’ARS a recensé 11 cas d’enfants qui sont tombés malades de cancer pédiatrique entre 2008 et 2019 et elle a validé le cluster en remarquant un facteur x5 par rapport à la nationale.
Estelle (03:18.583)
Bon alors attends, attends, je fais une pause juste pour que les gens comprennent bien. Là on parle, donc on est en Normandie, on n’habite pas très loin d’ailleurs l’une de l’autre. Normandie, Pont de l’Arche, Ygoville, Cric-Beuf, c’est des petites villes les gens connaissent peut-être pas, c’est l’heure mais on parle d’un… tu mettrais un rayon de combien de kilomètres en gros pour donner une idée ?
Manuella (03:25.518)
…
Manuella (03:39.246)
Alors j’ai vraiment pas trop regardé combien de kilomètres mais la situation géographique qui a été retenue par l’ARS ça part de Saint-Pierre-les-Elles-Beuf ça va à Cric-Beuf donc là on est dans le 76 d’accord ? On arrive à Pont de l’Arche-Ygauville et on peut aller jusqu’à la vallée de Landel tout ça on est dans le 26.
Estelle (04:00.135)
D’accord. Donc on parle de quoi ? De quelques dizaines de kilomètres, voire peut-être 100 kilomètres, mais on est sur un périmètre qui est quand même ultra restreint. Et ce qui se passe, c’est qu’à un moment donné, on se rend compte qu’il a un pic chez les enfants de cancer, alors que c’est pas le truc classique. Et quand vous regardez par rapport à la moyenne nationale, tu disais sur les leucémies, c’est cinq fois plus élevé que la moyenne nationale. Donc il se passe un truc.
Manuella (04:05.102)
Non, non, non.
Oui.
Manuella (04:28.565)
Exactement, exactement. Ça nous a un peu alerté quand on s’est retrouvé à plusieurs mamans dans le même service à l’hôpital, dans le service oncopédiatrique qui soigne tous les enfants de la région. Et dans ce service-là, on s’est retrouvé à trois, quatre mamans habitant les mêmes communes. On s’est dit, il a quelque chose qui se passe. Et donc on a alerté l’ARS à cette époque-là, qui a lancé une étude et qui a bien validé le cluster de cancers pédiatriques sur les leucémi.
mais on a quand même plusieurs autres cancers qui ont été déclarés en même temps.
Estelle (05:00.407)
Donc il y a plusieurs types de cancers. L’hélocemi, c’est malheureusement l’un des cancers, j’imagine, voir le cancer le plus, entre guillemets, commun chez les enfants. L’ARS, donc je redis, on connaît maintenant depuis Covid ce que c’est que l’ARS, l’Agence régionale de santé. Donc c’est l’organisme qui va aller regarder ce qui se passe au niveau des maladies, etc. et regarder tous ces éléments-là. Vous alertez l’ARS en disant, on comprend pas, on se retrouve dans les couloirs de l’hôpital, on habite les mêmes villages.
Manuella (05:02.222)
Oui. Oui.
Estelle (05:28.035)
Parce que bon, Ygoville, Pont de l’Arche, quand je dis village, parce que je suis parisienne, bon, des petites villes. Mais voilà, on est sur des zones vraiment assez restreintes et finalement vous vous croisez, vous vous dites, mais attends, c’est bizarre, on habite le même coin, comment ça se fait que nos enfants, au même moment, développent un cancer, c’est quand même pas quelque chose de si heureusement commun. Vous alertez l’ARS, quelle est la réaction de l’ARS ? Qu’est-ce qui se passe ?
Manuella (05:52.586)
Alors l’ARS s’est penchée tout de suite sur le dossier quand même et elle a rejoint le service donc au pédiatrique pour voir un peu où étaient domiciliées les enfants qui étaient actuellement soignés. Ce qu’il faut savoir c’est qu’elle a recensé 11 cas en même temps, soigné en même temps, et nous avons plutôt recensé 16 cas parce que l’ARS a quand même un protocole bien défini, il faut que la domiciliation de l’enfant corresponde, mais par exemple on peut parler d’un cas d’un enfant.
qui était domicilié sur son dossier médical à Louvier chez son papa. Or il habitait avec sa grand-mère depuis qu’il était tout petit et sa grand-mère était en plein centre de Pont de l’Arche. Nous, enfant-là, on l’a pris en compte dans notre cluster parce que bien effectivement, administrativement, il n’était pas domicilié à Pont de l’Arche mais dans sa vie courante, il côtoyait les mêmes écoles que nos enfants, la même vie au quotidien. Des enfants comme ça, on les a pris et nous, on a 16 cas.
Estelle (06:26.447)
Mm-hmm.
Manuella (06:51.31)
16 cas de 2018 à 2019.
Estelle (06:51.759)
16 cas en deux ans sur une toute petite région. Ce que j’entends de ce que tu me dis, c’est que… Tu me le disais en off avant. C’est pas compliqué, en fait, à comprendre. Il y a des enfants qui tombent malades. Ils tombent malades de façon plus forte, plus élevée, en proportion plus forte que la moyenne nationale, et beaucoup plus forte. On parle de cinq fois sur la leucémie, donc on n’est pas sur une petite anomalie. Clairement, il se passe quelque chose.
Manuella (06:58.732)
Oui.
Estelle (07:21.239)
Et tu m’as dit un truc, une évidence, tu me dis bon, c’est des cancers sur les enfants. Les enfants, boivent pas d’alcool, les enfants, ils fument pas de cigarette. Donc a priori, c’est pas ces choses là. Ils ont pas le temps d’être… On n’est pas sur des enfants qui avaient des problématiques génétiques. C’est quelque chose que vous êtes allés vérifier. Il n’y a pas de prévalence génétique. Je sais pas si on dit comme ça pour un cancer. Donc si c’est pas ça, c’est quoi ? C’est probablement quelque chose qui se passe dans l’environnement.
Manuella (07:38.446)
Tout à fait.
Estelle (07:49.249)
Le raisonnement, en fait, il est là. Est-ce que l’ARS a fait une étude ? Est-ce qu’ils sont allés voir s’il avait quelque chose qui n’allait pas ? Le premier truc auquel je penserais, c’est dans l’eau. Est-ce qu’il a peut-être des produits chimiques qui sont déversés dans l’eau de ce coin-là et que du coup, peut-être dans l’eau du robinet, les enfants boivent un produit problématique ? Est-ce que l’ARS s’est penchée là-dessus ? Comment ça se passe ?
Manuella (08:11.96)
Oui, l’ARS a fait une étude. D’ailleurs, on a mis sur notre site le lien avec justement cette étude menée par l’ARS. Elle a recherché des facteurs environnementaux qui pourraient être en cause, notamment elle a analysé les ondes électromagnétiques. Elle a pris des sondes qui sont positionnées sur Rouen et sur Evreux et elle a analysé ces données-là au moment où les enfants sont ennuyés et malades.
Ils ont aussi analysé l’air. Il y a une sonde à pause, pas loin du lac, qui donne un peu certaines analyses d’air. Donc ils ont voulu en fait reprendre les analyses environnementales qui avaient pu être faites au moment où les enfants sont tombés malades. Malheureusement, il n’y avait pas de sonde dans Pont-de-Larche, il n’y avait pas de prélèvement dans Ygoville et donc ils sont un peu restreints au niveau de leur recherche.
Estelle (09:08.259)
Ouais en fait c’est ce que tu me disais, c’est que l’ARS ils sont plutôt positifs, ils sont plutôt bienveillants, ils veulent effectivement comme vous comprendre ce qui se passe. Le problème c’est qu’ils ont des contraintes administratives. Tu le disais, si l’enfant administrativement habite à Louvier, il ne pas être comptabilisé alors qu’en fait il vit tous les jours sur une autre commune. Là en fait ils sont contraints par des règles…
administratives mais qui ne fonctionnent pas, qui ne sont pas en lien direct avec la problématique. Du coup, c’est là que votre association, dis-moi si je dis des bêtises, mais c’est là que votre association s’est créée parce que vous avez dit, mais on ne pas ça, on ne pas juste prendre le, on est désolés, on a des contraintes qui font qu’on ne peut pas analyser les bons éléments. Vous, êtes des parents, vous avez besoin de comprendre ce qui se passe chez vos enfants, c’est aussi simple que ça.
Manuella (09:52.686)
Oui, tout à fait. C’est exactement ce qui s’est passé. Nous, s’est dit mais il faut quand même continuer à analyser notre environnement. On ne jamais, ça peut revenir. S’il a un facteur qui est de nouveau présent sur nos communes, il faut qu’on puisse faire une certaine veille de notre environnement. En tant que scientifique, je comprends le protocole restreint de l’ARS et je comprends tout à fait. C’est comme ça qu’on mène une étude de recherche. S’il a des enfants qui tombent malades en 2018, ça ne à rien de prendre…
une analyse d’air de 2023. en même temps, nous, notre association, veut pas que ça se reproduise, elle veut pas que d’autres enfants tombent malades. donc, ce qu’on fait, c’est qu’on analyse régulièrement l’eau, l’air. Là, on va passer sur la terre également pour voir un peu tout ce qui est pesticides, métaux, etc. Et on continue aussi les cheveux des enfants qui… Alors les cheveux des enfants, ça représente quand même une contamination sur trois mois, à la fois sur ce qu’ils respirent, sur leur environnement.
mais aussi sur ce qu’ils mangent. Voilà.
Estelle (10:51.439)
Ça donne une visibilité. Les cheveux, donne une visibilité sur un temps beaucoup plus long que par exemple une analyse de sang. C’est vachement intéressant. Tu me disais que toutes ces analyses, évidemment, ça a un coût, ce pas gratuit. C’est vous qui prenez en charge le financement de ces analyses. Tu peux nous donner une idée de combien ça peut coûter, par exemple, de faire une analyse de cheveux sur un enfant ?
Manuella (11:16.692)
Une analyse de cheveux, un seul qui pour un seul enfant c’est 450 euros. Nous, analyser un seul enfant c’est pas représentatif. On a un panel de 11 enfants, moitié malades, moitié non malades, enfin qui sont tombés malades et d’autres qui ne pas tombés malades, mais ils côtoient les mêmes lieux, les mêmes écoles, le même centre de loisir, etc. Et on veut essayer de faire ça tous les six mois. Et on aimerait aussi grossir un peu notre panel.
Voilà, il faut aussi un enfant qui n’habite pas les communes pour avoir un témoin et j’analyse ça en fonction des analyses nationales.
Estelle (11:56.016)
Juste pour qu’on comprenne, toi tu as un cursus scientifique, tu sors pas ces analyses de ton chapeau, tu peux nous redire ce que tu as comme cursus, ce que tu as fait ?
Manuella (12:06.936)
Oui, à la base je suis scientifique, j’ai un doctorat de microbiologie avec une variant de biochimie. Donc tout ce qui est analyse, gestion de projet de recherche, etc. j’ai été formée là dessus et j’ai été plusieurs années, 4-5 ans enseignant chercheur à l’université. Quand Louis s’est tombé malade, mon petit garçon, j’ai tout arrêté. Je suis restée à 100 % avec lui pendant un an du traitement.
et la deuxième année du traitement c’était à la maison et donc j’ai décidé de reprendre mes études et j’ai repris mes études de médecine en deuxième année. Je suis actuellement interne en médecine générale et donc j’arrive maintenant à combiner mes connaissances médicales, mes connaissances scientifiques et j’arrive à mettre ça au profit de l’association.
Estelle (12:51.663)
Alors je tiens juste en tant que maman et personnellement, la force d’une maman c’est quand même un truc de fou, pas si les gens qui écoutent se rendent bien compte de ce que c’est que de faire médecine. Là tu me disais t’es en septième année de médecine donc on n’est pas là pour rigoler. En tout cas ce que je trouve dingue c’est que 1 t’avais déjà quand même des connaissances, c’est pas…
comprendre les analyses, toi tu les comprends. Moi je regarde les analyses, je ne comprends évidemment rien. Toi tu sais les lire les analyses et de rajouter le diplôme de médecine par dessus, bien évidemment ça va te donner plein d’autres éléments, plein d’autres connaissances qui te permettent de pousser, de creuser, de chercher. Donc ça moi je trouve que c’est vraiment une force, je ne peux que te féliciter et être en tout cas ébahie devant ce courage là, mais je comprends quand c’est nos enfants évidemment on retournerait si elle
et tu as bien raison et je peux que soutenir et c’est aussi pour ça que je voulais que cette association, c’est une association locale et je sais que les gens qui nous écoutent, ils sont d’un peu partout, mais c’est une association de parents. Moi, c’est ça qui me touche dans votre action, c’est que c’est de la réaction à, il nous tombe une espèce de cataclysme sur la tête parce que j’imagine que quand tu apprends que ton enfant a un cancer, ça remue évidemment toute la famille et on voit que…
Manuella (14:04.846)
Merci beaucoup.
Non.
Estelle (14:11.087)
les pouvoirs administratifs font des choses, mais en fait, ils sont bloqués, ça fonctionne pas. Et plutôt que de rester coincé par l’administratif, vous dites, ok, très bien, s’ils ne le font pas, nous, on va le faire, et vous prenez les choses en main. Concrètement, Manuela, je veux comprendre de quoi est-ce que vous avez besoin ?
Manuella (14:16.749)
Non.
Manuella (14:21.951)
Oui.
Manuella (14:31.63)
Alors, premièrement c’est l’aspect financier. Ça coûte terriblement cher. Les analyses d’eau là, à chaque fois je ne peux pas faire qu’une seule analyse parce qu’il va falloir, il faut qu’on compare. Donc à chaque fois c’est l’eau de l’école de Pont de l’Arche, l’eau de l’école d’Higauville. Je teste aussi la Seine, on teste les eaux de pluie. Mais tout ça, trois prélèvements c’est 1500 euros. C’est terriblement cher mais en même temps je veux cibler…
un gros panel de molécules parce qu’on ne sait pas encore où vraiment taper. On sait que dans les cheveux des enfants, on a retrouvé des taux anormaux de métaux lourds et du plomb chez tous les enfants. C’est pas normal et à un taux hyper élevé par rapport à la nationale. On retrouve du chrome, on retrouve du mercure, on retrouve aussi des terres rares.
Estelle (15:12.975)
Hmm.
Manuella (15:22.574)
et des pesticides. donc ce que l’on cherche dans l’eau, c’est essentiellement ce qu’on a retrouvé aussi dans les cheveux de nos enfants. Donc j’arrive quand même un peu à cibler mais je veux vraiment élargir. Donc une analyse d’eau c’est environ 250 molécules testées. Donc c’est l’aspect financier en premier. Après je vous cache pas que s’il y a des scientifiques, des meneurs de projet, des ingénieurs qui veulent bien…
donner un peu de leur temps avec leur connaissance, moi je veux bien parce que tout ce qui est veille bibliographique c’est quoi ? Je vais sur une base de données où il a des articles scientifiques internationaux donc vraiment à des niveaux de preuve assez élevés et je regarde dans d’autres communes du monde entier quand il y eu des clusters cancer-pégatric qu’est-ce qui a été fait ? Tout ça, me demande un travail énorme et donc je check un peu ce que ceux qui nous analysent, comment ils le font, la méthode utilisée.
et ça, me prend du temps. S’il a des gens qui savent faire en plus, j’aimerais bien avoir un petit aide là-dessus. La force de notre association, c’est qu’on n’est pas tout seul. On est en collaboration et en étroite relation avec d’autres associations de d’autres cancers plébiatriques en France, et qui sont plus vieilles que nous, fait, qui ont été créées bien avant nous, donc qui ont plus d’avance sur nous, et on regarde un peu ce que eux, font, ce qu’ils ont trouvé, et on se base là-dessus aussi.
Bon.
Estelle (16:45.835)
D’accord, donc ça permet d’orienter les recherches. Ce que j’entends, c’est que vous commencez à trouver des éléments en tout cas qui semblent me poser question, donc il commence à y avoir des choses. Est-ce que… Alors moi, je ne pas militante ou quoi que ce soit, mais c’est vrai qu’on a envie de se dire, bon, j’entends que l’ARS a des contraintes administratives, etc. Mais est-ce que dès lors qu’il commence à avoir des indices, dès lors quand même qu’il a quelque chose qui n’est pas normal, est-ce que les pouvoirs publics ne peuvent pas bouger ? Est-ce que le fait que peut-être…
Il a des gens qui se disent, mais attends, c’est complètement… Enfin moi, je trouve ça fou. Je me mets à votre place, à vous, les parents. me dis, mais c’est impensable pour moi que je… Un, que mon enfant tombe malade, déjà par principe. Deux, de me rendre compte qu’il y a beaucoup d’enfants par chez moi qui tombent malades et qu’en fait, personne ne fasse rien, presque. Alors je sais bien que tu me diras, ils n’ont pas rien fait. Ils ont fait des choses, mais ils se sont contraints, j’entends.
Manuella (17:39.662)
…
Estelle (17:41.899)
Mais moi j’ai presque envie de dire mais comment est-ce qu’on peut faire bouger les choses ? Est-ce que je crois savoir que vous êtes quand même soutenu d’un point de vue politique par des élus locaux qui vous soutiennent mais finalement est-ce qu’on n’aurait pas besoin d’avoir peut-être un peu plus de force dans cet entente, dans ce projet pour pouvoir aller creuser plus ? Tu crois que ça c’est quelque chose d’envisageable
Manuella (18:05.006)
En tout cas, c’est ce qu’on aimerait, c’est ce qu’on aimerait bien. Donc oui, est bien soutenus par nos élus locaux, on est bien soutenus par certains ministres. Donc là-dessus, va. On a des subventions de l’agglo, de nos communes. Là-dessus, on est soutenus. Mais d’un point de vue gouvernemental, on a des fois l’impression de se sentir un peu seul. C’est vrai. On aimerait vraiment qu’il ait un peu plus de choses qui bougent.
même s’il a quand même l’ARS qui est quand même en alerte sur nos communes, qui réalise pas mal d’analyses dans les industries aux alentours. Là-dessus ça va, mais on aimerait plus, forcément, veut toujours plus.
Estelle (18:44.735)
bien sûr, on veut plus, on veut comprendre ce qui se passe pour ces enfants. Moi, ça me glace le sang, je te le dis. Bien évidemment qu’on ne pas rester comme ça en sachant qu’il quelque chose d’anormal qui se passe. Et tu m’as dit d’ailleurs, tu m’as dit, on s’est rendu compte qu’il avait ce cluster de 11 enfants sur cette période de deux ans. Mais finalement, qu’est qui nous dit qu’il en a pas eu avant et que juste les parents ne sont pas rencontrés dans le couloir de l’hôpital et n’en ont pas…
Manuella (18:49.486)
Mmh mmh mmh
Non. Oui.
Estelle (19:08.653)
tout simplement discuter. Peut-être qu’il y a une problématique récurrente et peut-être que ce que tu disais, vous, votre objectif, c’est de faire en sorte que ça n’arrive pas dans le futur sur d’autres enfants dans cette zone géographique. il faut absolument comprendre ce qui se passe et si ça continue. Comment est-ce qu’on peut, Manuela ? Parce que le but de ce podcast-on, de cet épisode, bien sûr, c’est un de…
Manuella (19:09.998)
Oui.
Manuella (19:21.015)
Exactement.
Estelle (19:35.083)
faire connaître, de faire savoir ce qui se passe et de faire savoir aussi le travail des associations. Mais bien évidemment, c’est aussi de vous aider. Comment est-ce qu’on peut vous aider Manuela, dis-moi ?
Manuella (19:45.184)
Alors déjà vous pouvez nous suivre sur notre site internet sur cancerlaveritepournosenfants.org dessus vous avez tout ce qu’il faut, comment on a créé notre association, le pourquoi, tout ce qui a pu être publié dans les médias mais vous avez aussi toutes les analyses que je publie dessus. Voilà nous sommes une petite association, elle n’a que deux ans et demi, il y a quatre membres, quatre mamans.
Mais on a aussi beaucoup de bénévoles avec des papas, on a 250 environ adhérents. Qu’est-ce qui se passe en fait ? Les bénévoles nous aident pour les événements, quand il a des courses, quand il y a des lotos, pour aider dans la logistique et apporter un peu plus d’argent. Il y a aussi l’adhésion qui est gratuite, mais pourquoi ? On ne rien à nos adhérents, ce qu’on veut c’est juste un nom, c’est comme si qu’on avait une signature finalement. Pour grossir l’association.
Pourquoi ? Parce que ça nous aide à avoir plus de subventions et plus de poids dans nos actions. Oui, exactement. Oui. Oui. Oui.
Estelle (20:43.715)
C’est presque comme une pétition, c’est de dire moi je soutiens moralement l’association. Mais ça, moi je veux qu’après cet épisode tu aies 20 000 personnes en plus sur l’adhésion. Je demande officiellement à chaque personne qui écoute cet épisode, je mettrai le lien directement dans l’épisode. Allez vous manifester, si vous êtes comme moi on peut pas rester…
Manuella (20:59.798)
Et c’est gratuit ! Oui !
Estelle (21:03.919)
insensible face au cancer des enfants. Donc si ça, peut déjà aider sans même mettre la main à la poche, mettez la main à la poche s’il vous plaît, mais même sans mettre la main à la poche, c’est extrêmement simple pour le coup.
Manuella (21:08.653)
Oui.
Manuella (21:15.444)
Tout à fait et ça a beaucoup d’impact pour nous, d’accord ? On vous demande rien d’autre que une adhésion gratuite mais pour nous ça donne beaucoup plus de poids.
Estelle (21:24.393)
Ok, bon bah écoute, on va faire ça. Je vais mettre le lien évidemment.
de l’association. Le lien, avez un Facebook qui alimenté régulièrement, le lien de votre Facebook et puis on va mettre le lien direct pour l’adhésion. C’est vraiment un tout petit geste, ça coûte rien si vous êtes sensible à cette histoire, au cancer de ces enfants qui leur tombent dessus et où finalement il se passe pas grand chose derrière même si on a bien compris que les pouvoirs publics ont essayé de faire des choses mais n’empêche que c’est pas suffisant. Montrez votre soutien pour faire bouger les choses et puis bien sûr on l’a compris.
Manuella (21:32.974)
Merci.
Estelle (21:58.897)
toi tu as besoin de faire des analyses pour pouvoir faire avancer le débat et trouver peut-être une piste qui va être plus creusée peut-être par l’ARS ou d’autres, ça vous avez besoin d’argent donc ça c’est tout simplement des dons, on mettra le lien pour pouvoir faire un don directement sur l’association. Écoute merci infiniment Manuela d’être venue au micro du podcast du marketing pour raconter ton histoire, bravo de ce courage de maman que tu as, je sais que quand on est maman on ferait n’importe quoi pour pour bouger les choses pour nos enfants mais
Manuella (22:08.854)
Merci.
Estelle (22:28.817)
et je sais aussi l’énergie intellectuelle, physique que ça peut demander. Bravo d’avoir repris des études de médecine. Je suis totalement bluffée, moi, par ça. Mais vraiment, cette association, ce projet que vous portez, moi, m’a vachement vraiment, vraiment touchée. Et j’espère qu’avec cet épisode, plein de gens vont être touchés aussi et vont essayer dans la mesure de leurs possibilités. Mais là, on parle quand même…
d’une action pas bien compliquée à faire, vont pouvoir vous soutenir et vous épauler. Bravo à toi Manuela, puis bon courage pour la suite surtout.
Manuella (23:05.29)
Merci Estelle, merci de nous avoir donné un peu la parole. Merci, bonne journée.
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