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Avant de me mettre à mon compte, j’ai longtemps travaillé en entreprise soit au service marketing international de grands groupes, soit en agence de publicité.

J’ai commencé ma carrière dans une multinationale pour laquelle j’étais responsable du packaging d’une grosse marque, et au fil des années j’ai eu la responsabilité de la communication internationale deux plusieurs marques.

Ce travail était absolument passionnant, et ce qui me plaisait vraiment le plus c’était le rapport avec les agences. On faisait du design de packaging, de l’innovation, de la pub du genre 4×3 dans le métro et aussi un peu de pub télé. Je travaillais avec beaucoup d’agences qui avaient toutes leur spécialité et un style bien établi. J’adorais les réunions de propositions créatives où l’agence venait nous proposer ses idées, de la plus farfelue à la plus sage. Et ce que j’adorais par-dessus tout c’était analyser leurs créas et leur adéquation avec la marque et leur capacité à répondre à notre objectif à court ou moyen terme.

Pour faire simple je m’éclatais littéralement dans mon job, pour tout vous dire j’en garde encore un souvenir ému, et bon nombre de mes collègues et de mes contacts en agence sont devenus au fil du temps des amis que je vois toujours 15 ans plus tard.

Bref, j’adorais ce travail autour de la marque, j’adorais orienter le travail créatif pour qu’il réponde à un besoin business.

J’adorais tellement ça qu’un beau jour j’ai décidé de quitter mon grand groupe pour passer du côté agence, histoire d’être encore plus près des créatifs.

Donc j’ai intégré l’un des plus grands groupes d’agences de pub au monde (tant qu’à faire, autant aller chez le meilleur), et là j’étais en charge de la com’ de très gros comptes. Donc je travaillais avec toute une équipe de chefs de projets et de créatifs pour construire la stratégie internationale de mes clients, et créer leur communication. Là je passais de l’autre côté du décor, il y avait une table de ping pong collée à mon bureau, des créas qui bossaient jusqu’à pas d’heure pour aller jusqu’au bout de leurs idées, et des réunions tout aussi sérieuses que déjantées.

Donc je pense qu’on peut dire que je connais deux ou trois trucs sur les agences et surtout sur comment faire pour obtenir le meilleur de leur créativité.

J’ai vu des idées absolument géniales voir le jour, dont certaines qui ont gagné des lions (les lions ce sont les césars de la pub). Donc j’ai assisté à la naissance des meilleures campagnes de l’année mais j’ai aussi vu des créations moins ambitieuses, moins impactantes.

Vous allez me dire, ben oui, la création ce n’est pas linéaire, des fois c’est bien, des fois c’est moins bien. C’est sûrement vrai, on ne peut pas demander aux créas d’avoir en permanence des idées de génie. Mais la réalité c’est que les moins bonnes créas suivaient quasi systématiquement un même schéma : l’annonceur manquait d’expertises sur 3 éléments cruciaux.  

Remerciements

Mais avant de commencer cet épisode, comme j’en ai maintenant l’habitude, je voudrais remercier un auditeur du podcast qui a pris le temps de laisser un avis sur iTunes. Aujourd’hui je voudrais remercier jemappelleguillaume80 qui écrit : “mon compagnon de confinement : Super podcast que j’ai dévoré pendant le confinement ! Des sujets intéressants bien traités ! Un plaisir !”

Alors le confinement c’est terminé, quoi que moi perso je ne me suis pas encore tout à fait déconfinée pour tout vous dire. Bref en tous cas, je suis vraiment ravie que le Podcast du Marketing ait pu vous accompagner pendant cette période qu’on espère unique qu’a été le confinement. C’est vrai que pour beaucoup d’entre nous, cette période a aussi été une formidable occasion de se poser sur notre pratique, de remettre en cause nos façons de travailler et de se former. Et la bonne nouvelle c’est que pour ce qui est du marketing digital, il ay aura toujours matière à se former, vu que les lignes bougent en permanence – personnellement c’est ce qui me plaît particulièrement dans ce métier.

Pourquoi et quand travailler avec une agence?

Bon, mais le sujet d’aujourd’hui ne concerne pas que le marketing digital, il s’agit de marketing en général et plus particulièrement de communication.

A un moment donné, quand votre marque commence à prendre un peu d’ampleur, ou tout simplement quand vous commencez à avoir un budget à consacrer à votre communication, il apparaît assez clairement que pour avoir la créativité qui vous permettra de vous différencier de la concurrence, il faut faire appel à des professionnels.

Par ce que oui, clairement, créer un visuel, créer une véritable campagne de marque, ça ne s’improvise pas. On peut bricoler, on peut se débrouiller, mais si on veut vraiment sortir du lot, si on veut vraiment mettre sa marque en lumière, il faut faire appel à une agence dont c’est le métier.

Quel type d’agence

Alors il existe des agences de tous type, avec leurs propres spécialités, mais pour aujourd’hui on va se concentrer sur les agences créa c’est-à-dire les agences de publicité bien sûr, mais aussi les agence de design, les agences digitales, en fait toutes les agences qui vont créer quelque chose de sensoriel, quelque chose qui est en rapport direct avec votre image de marque. Pourquoi ? Et bien parce que les sens appellent l’émotion, et c’est précisément ça le langage des agences créa, c’est le langage de l’émotion.

D’ailleurs petit aparté, quand je dis agence, c’est pour simplifier. Pour moi une agence ça peut tout aussi bien être une grosse équipe avec de magnifiques bureaux sur les Champs-Elysées (coucou les copains d’Ogilvy et de Publicis), comme ça peut être une personne seule, un freelance qui travaille directement pour vous. Peu importe la taille de l’agence, le fonctionnement sera sensiblement le même.

Bon mais travailler avec une agence, ça veut dire créer un véritable partenariat avec elle. Après tout, l’agence va mettre en image ce qu’est votre marque et ce qu’elle a à dire, donc vous allez être amenés à très bien vous connaître, à partager énormément de chose. En fait, travailler avec une agence c’est un peu la faire rentrer dans votre entreprise, c’est l’intégrer au cœur du réacteur, c’est lui faire confiance pour montrer qui vous êtes.

Donc ce n’est clairement pas une étape à prendre à la légère à mon avis. Il ne faut pas se tromper, ou si on se trompe il faut très vite corriger le tir. C’est un véritable engagement, mais alors ça peut faire peur dit comme ça mais la réalité c’est que si tout se passe correctement, c’est le début d’une très belle aventure qui va permettre à votre marque de passer à la vitesse supérieure et de se développer à une toute autre échelle.

Donc hauts les cœurs, on est en haut de la montagne, j’y vais mais j’ai peur !

Alors pour éviter la scène du planté du bâton et finir coincée sur un télésiège en panne, il y a quand même deux trois trucs à savoir avant de se lancer.

Pour moi il y a 3 choses essentielles à maîtriser pour que votre collaboration avec l’agence soit un succès. Ce que je vais vous dire là, ce n’est pas dans les livres, on ne l’apprend pas en école de commerce. Cela vient directement de mon expérience de plus de 15 ans à travailler soit avec soit pour des agences. Ce sont les choses que j’aurais aimé savoir dès le départ, les choses que justement j’aurais aimé apprendre en école pour éviter de me casser le nez des années plus tard. Mais il se trouve que personne n’en parle. Et bien après cet épisode, ce ne sera plus le cas.

1. Choisir la bonne agence

Alors c’est partie pour la première chose essentielle : savoir choisir la bonne agence pour son entreprise.

En général, quand on se pose la question de l’agence avec laquelle on veut travailler, on regarde deux choses : quelles sont les meilleures agences et quelles sont les agences que j’aurais les moyens de payer.

C’est un peu normal, on veut tous le meilleur rapport qualité-prix, on n’a pas tous les budgets de Coca Cola donc il faut bien faire avec ce qu’on a.

Oui sauf que ce n’est pas si simple que ça.

Ne pas être trop petit

Toute première chose à regarder, c’est bien sûr votre budget. On est d’accord, ça ne sert à rien d’aller demander une campagne à 200 000 euros si vous n’avez qu’un budget de 2 000 euros disponible.

Mais mettons que vous ayez un budget conséquent. Vous vous dites peut-être, c’est Byzance, je vais enfin pouvoir me payer les services de cette agence super connue qui a une réputation de dingue et qui a même fait la dernière pub Volvic ou la com’ digitale de Uber. Oui, j’avoue c’est tentant. Oui mais, il y a une variable à prendre en compte.

Une agence, aussi grande soit elle, aussi prestigieuse soit elle, a des ressources limitées. Ou du moins, les ressources qui font la réputation de cette agence sont limitées. Si vous êtes un gros client de cette agence, ce qu’on appelle un compte clé, vous allez être bichonné. Non seulement ces comptes assurent la pérennité financière de l’agence, mais en plus ils lui permettent de briller.

Comme je le mentionnais en intro, la communication à ses César, ou plutôt sa Palme d’or puisque c’est une cérémonie qui à lieu tous les ans à Cannes, ça s’appelle les Lions et ce sont les agences qui montent les fameuses marches au tapis rouge. Pour une agence, obtenir un Lion c’est le saint Graal, mais pour obtenir un Lion en général il faut monter une communication super innovante, sensationnelle, et ça bien sûr ça nécessite un budget conséquent. Et je vous le donne en mille, qui permet aux agences de travailler sur des campagnes à budget, les comptes clés.

Donc je résume, les très belles agences, celles qui ont une super réputation et des clients prestigieux, ont quasi toutes une idée en tête, c’est briller à la cérémonie des Lions. Et pour ça, elles ont besoin des mégas projets que leurs confient leurs comptes clé. Ce qui fait que tous les meilleurs créas de l’agence donnent tout pour ces projets-là.

Alors attention hein, ce sont des agences sérieuses, je ne dis pas qu’elles négligent leurs plus petits clients, non bien sûr. Mais je dis juste que vous aurez moins de poids quand il s’agira de constituer l’équipe créative, et que s’ils ont beaucoup de travail à ce moment-là ce n’est probablement pas à votre projet qu’ils alloueront leurs stars de la création. Il y a de bonnes chances pour que ce soit le junior qui bosse sur votre projet ou un free qui est sûrement très bien mais qui ne fait pas vraiment partie de cette équipe au quotidien et avec qui vous auriez probablement pu travailler en direct pour beaucoup moins cher.

Bref, ce que je veux dire, c’est que la première chose à faire c’est d’avoir conscience non pas de votre budget mais du poids de votre budget au sein de l’agence. Etes-vous un gros, un moyen ou un petit client pour cette agence. Ça ne veut pas nécessairement dire qu’il ne faut pas travailler avec une agence parce que vous faites partie de ses petits clients, ça veut seulement dire qu’il faut avoir conscience qu’en cas de coup dur, ou de surchauffe vous n’aurez peut-être pas le même traitement que leur gros client.

Une grosse agence gratuitement

Alors bien sûr, je vous dis ça mais je vais immédiatement me contredire en vous donnant un exemple de type d’annonceur avec tout petit budget mais qui a tout intérêt à aller frapper à a porte des plus grosses agences de pub. Il s’agit des associations de type humanitaire. Ou en tous cas, les associations qui ont  pour but de répondre à une injustice sociale.

Pourquoi ? Et bien première chose, quand ces associations ont de l’argent, il provient bien souvent de donateurs donc il est absolument essentiel d’obtenir la meilleure qualité pour chaque euro dépensé, c’est évident. Mais aussi parce que les très grosses agences vont souvent accepter de travailler contre une toute petite rémunération voire pas de rémunération du tout, c’est ce qu’on appelle les campagne pro bono.

Pourquoi est-ce qu’elles feraient ça, et bien tout simplement pour travailler leur image à elle. Ces grosses agences souffrent parfois de l’image de tueur, d’outil capitaliste à l’extrême, bref, faire la com’ d’une belle cause et en plus le faire gratuitement ça fait un bel effet.

Et en plus de ça, sincèrement, très souvent ça donne des campagnes formidables parce que ce sont évidemment des sujets éminemment émotionnels et c’est bien là, sur le registre de l’émotion que ces agences sont les plus efficaces.

Donc on a dit qu’il fallait éviter d’être un trop petit client de l’agence de façon à être sûr d’obtenir le meilleur de sa créativité, à l’exception près des associations humanitaire.

OK

Ne pas être trop gros

Oui mais il faut aussi faire attention à ne pas être un trop gros client pour une agence. Ah, j’imagine que là c’est un peu moins évident. Vous vous dites peut-être, mais elle débloque complètement là Estelle, si je suis le plus gros client d’une agence, ben d’abord ça veut dire que j’ai pas mal de budget donc c’est plutôt une bonne nouvelle et ensuite ça veut dire qu’évidemment l’agence va me dorloter, que j’aurais toujours la priorité sur les meilleurs créas, qu’on trouvera toujours un créneau dans le planning pour me faire ce job que j’aurais demandé en urgence parce que finalement au dernier moment on a changé d’avis.

Oui c’est sûrement vrai. Oui mais, il y a un piège dans lequel ne pas tomber. On est en France (alors si vous écoutez ce podcast depuis un autre pays francophone, c’est règle n’est peut-être pas appliquée, je vous laisse vérifier) mais en France il y a une règle de droit du travail qui dit (à peu près, pardonnez-moi les juristes si je n’emploie pas les bons mots) mais grosso modo vous n’avez vraiment pas intérêt à peser plus de 80% de chiffre d’affaire d’un de vos fournisseurs. Si tel est le cas, et bien il va être très très difficile pour vous de rompre le contrat, ou tout simplement votre collaboration si vous n’avez pas édité de contrat.

Hein hein, quoi, qu’est-ce qu’elle dit, je n’aurais pas le droit d’arrêter de travailler avec un fournisseur parce que je lui donne trop d’argent. Et bien oui, vous m’avez bien entendue, et il y a une bonne raison pour ça : si vous pesez plus de 80 % du chiffre de votre fournisseur (ça vaut pour les agence et il me semble pour à peu près n’importe quel fournisseur d’ailleurs), si vous pesez plus de 80% de son chiffre d’affaire, et que vous décidez subitement de ne plus lui confier de budget, et bien il y a toutes les chances pour que ce fournisseur mette la clé sous la porte dès le mois suivant. Donc pour protéger les entreprises, et bien cette loi existe.

Bizarrement, c’est une loi que beaucoup de professionnels ignorent. C’est d’ailleurs une loi compliquée parce que votre fournisseur n’est pas tenu de vous donner la répartition de son chiffre d’affaire quand vous lui confiez un budget. Mais en tous cas, si vous avez l’impressions d’être un très très gros client, attention danger : vous risquez de ne pas pouvoir quitter cette agence comme vous voulez, et ça ce n’est jamais bon.

Donc je résume, les grosses agences super connues sont top si vous avez un gros budget et que vous êtes prête à les suivre sur une campagne très créative ou si vous avez une activité humanitaire ou sociale, parce qu’il n’est pas impossible qu’elle accepte de travailler avec vous gratuitement pour redorer sa propre image de marque.

Bon mais si votre activité est disons plus classique, que vous avez un beau budget mais que vous ne visez pas les Lions (donc le César de la pub), franchement moi je vous recommanderais plutôt de travailler avec plusieurs agences, de taille plus modeste. L’avantage c’est que vous allez pouvoir trouver des agences très spécialisées sur le point spécifique que vous allez développer dans chaque brief, et que vous aurez plus de chance d’être considérée comme un gros client par cette agence. Elle vous portera donc plus d’attention et vous fera passer en priorité dans les moments plus difficiles. Bon mais on l’a dit, attention tout de même à ne pas peser trop lourd dans le CA d’une petite agence au risque d’être coincée at vitam aeternam chez elle. Le fait de travailler avec un pool d’agence devrait normalement vous aider à éviter ce genre de désagrément.

Et puis bien sûr, si votre budget est plus limité, je vous conseille de vous orienter vers une petite agence voire même de travailler en direct avec un freelance.

Deux choses essentielles à mon avis, la spécialité de l’agence. Les agences sont rarement tout à fait généralistes. Elles travaillent bien souvent principalement sur un ou deux types de support, la presse, la video, par exemple et un marché, le food ou le tourisme par exemple. Donc pour faire simple, choisissez une agence qui saura vous comprendre et faire ce qu’il faut pour vous aider. Et deuxième point essentiel dans le choix des personnes avec qui vous allez travailler, bien sûr c’est le feeling. L’agence va être amenée à travailler sur les fondamentaux de votre marque, sur qui elle est, c’est quelque  chose d’assez intime finalement. Et vous allez probablement passer un certain temps à échanger. Parfois vous serez d’accord et puis parfois vous ne le serez pas.  Pour que ça fonctionne, il faut absolument que vous puissiez leur dire que vous n’êtes pas d’accord, et réciproquement il faut que vous soyez prête à entendre le point de vue de l’agence. Et pour ça, il faut bien s’entendre, il faut être sur la même longueur d’onde, bref c’est comme pour tout, il faut être sûre que vous aurez envie de travailler ensemble.

2. Garder la main sur la stratégie

Une fois que vous aurez choisi l’agence avec laquelle vous voulez travailler, il va falloir décider quelles sont les tâches que vous lui confiez, et quelles sont celles que vous conservez.

Et c’est pour moi la deuxième chose essentielle à maîtriser : la stratégie.

Soyons clairs, l’agence peut vous conseiller en stratégie de com’, elle peut vous présenter le marché sous un angle que vous ne connaissez pas et vous aider à imaginer les tendances à venir, mais pour ce qui est de la stratégie de marque, c’est-à-dire de ce que vous voulez faire de votre marque, où vous voulez l’emmener, comment vous souhaitez la positionner, là à mon avis ça doit impérativement rester votre décision.

Pourquoi?  Et bien parce que si vous perdez la main sur la stratégie, si ce ne sont plus vos analyses, vos décisions, et bien vous perdez la main sur ce qu’est votre marque. La stratégie, ce n’est pas quelque chose que l’on décrète en quelques minutes en analysant des tableaux de résultats. Une stratégie de marque c’est une fine connaissance de votre audience, de la concurrence, des tendances, de votre positionnement de votre histoire. Ça demande une connaissance presque intime de votre marque. Si vous laissez quelqu’un d’autre le faire, petit à petit vous allez vous éloigner de votre marque, vous ne la connaîtrez plus aussi bien. Et ça c’est extrêmement dangereux. D’abord parce que ça veut dire que vous perdez la main sur votre avenir, ce qui personnellement me paraît totalement fou. Et en plus, si vous perdez la main et bien c’est que vous l’avez passée à quelqu’un d’autre – la main. En l’occurrence à l’agence. Ce qui veut dire que c’est elle qui maîtrise votre marque, c’est elle qui la connaît intimement. Et à partir de ce moment-là, vous êtes tout simplement coincé avec cette agence. Plus moyen de partir sans perdre une partie de votre histoire.

C’est juste dramatique, parce que d’un coup, vous ne contrôlez plus votre futur – ce n’est plus vous qui décidez du chemin que va prendre votre marque, vous ne contrôlez plus son présent – vous êtes tout simplement coincé avec cette agence, plus moyen d’en changer ; et pire encore, il y a malheureusement de bonnes chances pour que les performances de l’agence commencent doucement à décliner. Ce ne sera peut-être pas voulu, ce ne sera peut-être pas conscient, mais croyez-moi pour avoir été côté agence, quand vous savez que votre client n’a pas d’autre choix que de travailler avec vous, et bien vous savez que vous avez le pouvoir et lors des moments difficiles vous mettrez peut-être un peu moins d’énergie que si vous aviez peur de perdre votre client.

Quand je le dis comme ça, ça paraît fou, tellement fou que ça paraît presque impossible. Et pourtant croyez- moi, le nombre d’entreprises dont des grosses entreprises, qui confient leur stratégie de marque à une agence est vraiment étonnant.

Ça ne tournera pas nécessairement au cauchemar si vous le faites, les créatifs sont en général des gens passionnés qui veulent comme vous donner toutes ses chances à une marque, bien heureusement. Mais c’est de votre marque qu’il s’agit, et franchement c’est un risque que je ne prendrais pas.

Donc on choisit la bonne agence en fonction de ce qu’on attend et de son budget, et une fois qu’on a trouvé la perle rare, on s’assure de garder la main sur la stratégie parce que c’est à nous de donner l’orientation pour emmener la notre marque là où on veut qu’elle aille, et à personne d’autre.

3. Le brief agence

Très bien mais une fois qu’on a validé tout ça, il va bien falloir que l’agence se mette au travail. C’est bien beau mais ça ne va pas se faire tout seul.

Et pour que l’agence puisse travailler, il va bien sûr falloir lui dire ce qu’elle a à faire, ce que vous attendez d’elle. Et là par pitié, vraiment, ne me dîtes pas, « ben c’est simple Estelle, ce que je veux une campagne efficace ».

On se doute bien, que vous ne voulez pas d’une campagne nulle.

Et pour créer une bonne campagne, une campagne qui corresponde à votre marque et à votre cible, et bien il va falloir que vous travailliez. C’est en fait vous qui avez les clés de cette campagne. Et quand je dis campagne, bien sûr c’est pour simplifier, ce serait exactement la même chose si on parlait d’un packaging, d’un logo ou de n’importe quel autre projet en rapport avec votre marque.

Pour que l’agence puisse créer la campagne idéale pour votre marque, il va falloir que vous lui donniez toutes les indications dont elle a besoin pour bien comprendre votre problématique, votre marque et votre audience. Parce que si ce n’était pas le cas, et bien l’agence refourguerait systématiquement la même pub à toutes les marques. Evidemment que ça ne fonctionnerait pas, et ce qu’il fait que les agences proposent à chaque fois des choses différentes et bien c’est que le brief de l’annonceur est différent.

C’est la troisième chose à impérativement maîtriser pour bien travailler avec une agence : savoir faire un bon brief.

Et si je vous dis ça, c’est parce que j’ai travaillé en agence et j’ai été celle justement qui recevait le brief. Et croyez-moi, tous les briefs ne se valent pas. Loin de là. Pour être honnête avec vous, et franchement c’est l’une des choses qui m’a le plus surprise quand j’ai commencé à travailler en agence, la plupart des annonceurs ne rédigent pas des bons briefs. Ou en tous cas ils n’intègrent pas suffisamment d’éléments. Pourquoi est-ce qu’ils font ça, et bien généralement c’est tout simplement parce qu’ils n’ont pas pris le temps d’y penser.

Quand on est en charge d’une marque, avant de commencer à travailler sur un projet créa il faut obtenir une ligne budgétaire. Il faut que votre direction considère que c’est une suffisamment bonne idée pour qu’on investisse dedans. Et ça demande souvent beaucoup d’énergie, il faut souvent se battre pour son projet parce que le budget n’est pas extensible et notre projet est en concurrence avec d’autres projets probablement tout aussi intéressants.

Ce qui fait qu’une fois qu’on a réussi à convaincre et à obtenir cette ligne budgétaire, on a parfois l’impression que tout est joué, et qu’il ne reste plus qu’à donner le go à l’agence.

Oui mais non, avant ça il faut vraiment se poser sur toutes les informations dont l’agence peut avoir besoin pour vous proposer la meilleure campagne possible.

Savoir bien rédiger un brief ça ne s’invente pas. On a déjà parlé de beaucoup de choses aujourd’hui donc je n’ai pas le temps de rentrer dans le détail de la construction d’un brief, mais c’est tellement important et j’ai vu tellement de briefs qui auraient pu être améliorés que je vous proposer de consacrer tout le prochain épisode à ma méthode pour construire un brief efficace. Je vous détaillerai tous les éléments qui doivent figurer dans votre brief et toutes les questions à se poser en amont. Le but de tout ça bien sûr, tirer le meilleur de votre agence, leur donner toutes les clés pour qu’ils vous proposent la meilleure campagne possible.

Résumé

Donc je résume les trois choses essentielles à maîtriser pour travailler efficacement avec votre agence.

La toute première c’est savoir choisir une agence : plutôt petite agence spécialisée ou grosse agence internationale, tout va dépendre de votre taille et de vos objectifs. Attention à bien mesurer le poids que vous pesez au sein de l’agence, idéalement il ne faut être ni trop petit ni trop gros.

Ensuite, il faut savoir sur quoi garder la main, et clairement pour moi, la stratégie doit impérativement rester chez vous. C’est vous qui donnez la trajectoire, c’est vous qui avez la vision. Votre agence peut vous aider à visualiser les tendances et peut bien sûr vous conseiller le meilleur média à utiliser pour arriver à vos fins, mais ce que vous voulez faire de votre marque, où vous voulez l’emmener, ça c’est votre responsabilité et ça doit le rester.

Et puis enfin troisième point à maîtriser, et ce point peut vraiment faire la différence, c’est savoir faire un bon brief. Et savoir faire un bon brief ça veut dire passer pas mal de temps à réfléchir son projet et à se mettre à la place de l’agence pour lui donner toutes les clés dont elle a besoin. Après tout c’est vous qui connaissez votre marque, votre audience, vos contraintes, ça votre agence ne pourra pas l’inventer. Et je vous donne rendez-vous dans de semaines pour voir ensemble en détail comment rédiger votre prochain brief.

Conclusion

Si vous avez écouté jusqu’ici j’imagine que ça veut dire que vous avez aimé cet épisode, alors s’il vous plaît ne le gardez pas pour vous, partagez le pour faire connaître le Podcast du Marketing à d’autres personnes. Construire chaque épisode me prend beaucoup beaucoup de temps et franchement ça n’a pas beaucoup de sens s’il n’est pas écouté un maximum.

Autre moyen pour m’aider et m’encourager à continuer ce podcast c’est de laisser un avis 5 étoiles sur iTunes. Pas besoin d’avoir un mac ou un iPhone pour le faire, ça marche aussi très bien sous Windows.

Et puis d’ici au prochain épisode, n’hésitez pas à venir papoter avec moi sur linked in, vous me trouverez sous mon nom : Estelle Ballot.

Je vous dis à très vite.

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